Notre versificateur officiel s'est amusé à écrire un poème entier qui peut se lire aussi bien en alexandrins qu'en octosyllabes, tout en conservant des vers rimés dans les deux cas ! Les deux possibilités de lecture des vers rimés jusqu'à plus soif sont exposées ci-dessous.
Le blanc bouquet de fleurs fanées
Que j'ai tressées pour te l'offrir
En cette année des souvenirs
Il reste dans mon cœur blessé
Par tes soupirs par tes désirs
Et ton passé recommencé
La gerbe d'or belle à cueillir
Que dans l'été j'ai moissonnée
Dans le jardin de ton plaisir
Elle me fait toujours pleurer
Toujours souffrir toujours mourir
Ô toi que j'avais tant aimée
La grappe mûre où brille encore
Un ciel parfait que vient troubler
La fantaisie d'un rêve obscur
J'en garderai tous les trésors
Et tout l'azur abandonné
Dans l'ivresse des grains pressés
Et le fruit dur de ton amour
Exacerbé illimité
Qui pèse sur ton ventre lourd
J'en assume l'éternité
Au fil des jours jusqu'à la mort
Tissée de tristesse et de paix.
Henri Tournier
Le blanc bouquet de fleurs fanées que j'ai tressées
Pour te l'offrir en cette année des souvenirs
Il reste dans mon cœur blessé par tes soupirs
Par tes désirs et ton passé recommencé
La gerbe d'or belle à cueillir que dans l'été
J'ai moissonnée dans le jardin de ton plaisir
Elle me fait toujours pleurer toujours souffrir
Toujours mourir ô toi que j'avais tant aimée
La grappe mûre où brille encore un ciel parfait
Que vient troubler la fantaisie d'un rêve obscur
J'en garderai tous les trésors et tout l'azur
Abandonné dans l'ivresse des grains pressés
Et le fruit dur de ton amour exacerbé
Illimité qui pèse sur ton ventre lourd
J'en assume l'éternité au fil des jours
Jusqu'à la mort tissée de tristesse et de paix.
Henri Tournier
Ce texte est très spécial : l'astuce réside dans le fait d'insérer trois octosyllabes dans deux alexandrins, étant donné que 8 × 3 = 12 × 2. Les coupes sont donc 8/4/4/8.
Quel prodige !
Henri Tournier
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