Fêtons la naissance de Rome grâce à cet hymne écrite au Ve siècle par le Gaulois Rutilius Namatianus.
Exaudi, Regina tui pulcherrima mundi,
Inter sidereos Roma recepta polos ;
Exaudi, genetrix hominum genetrixque deorum
Non procul a caelo per tua templa sumus.
Te canimus semperque, sinent dum fata, canemus :
Sospes nemo potest immemor esse tui.
Obruerint citius scelerata oblivia solem
Quam tuus ex nostro corde recedat honos.
Nam solis radiis aequalia munera tendis,
Qua circumfusus fluctuat Oceanus.
Volvitur ipse tibi, qui continet omnia, Phoebus,
Eque tuis ortos in tua condit equos.
Te non flammigeris Lybie tardavit arenis,
Non armata suo reppulit Ursa gelu :
Quantum vitales natura tetendit in axes,
Tantum virtuti pervia terra tuae.
Fecisti patriam diversis gentibus unam,
Profuit injustis, te dominante, capi,
Dumque offers victis proprii consortia juris,
Urbem fecisti quod prius orbis erat.
Auctores generis Venerem Martemque fatemur,
Aeneadum matrem Romulidumque patrem :
Mitigat armatas victrix clementa vires :
Convenit in mores numen utrumque tuos.
Hinc tibi certandi bona parcendique voluptas :
Quos timuit, superat ; quos superavit, amat.
Inventrix oleae colitur, vinique repertor
Et qui primus humo pressit aratra puer ;
Aras Paeoniam meruit medicina per artem ;
Factus et Alcides nobilitate Deus.
Tu quoque, legiferis mundum complexa triumphis,
Foedere communi vivere cuncta facis.
Te, Dea, te celebrat Romanus ubique recessus,
Pacificoque gerit libera colla jugo.
Omnia perpetuos quae servant sidera motus
Nullum viderunt pulchrius imperium.
Rutilius Namatianus
Reine d'un monde à toi, entends-moi, merveilleuse,
Rome accueillie au milieu des étoiles.
Mère des dieux, mère des hommes, entends-moi,
Nous voisinons par tes temples les cieux.
Louée, si dieu le veut, nous te louerons toujours,
Nul homme sauf ne peut t'être oublieux.
Le soleil s'éteindra dans l'oubli criminel
Avant que meure en mon cœur ton honneur.
Tu fournis même éclat que les rais du soleil
Jusqu'aux confins battus par l'Océan.
Phébus, qui unit tout, suit sa course pour toi,
Partant de toi son char revient à toi.
Embrasés les déserts Lybiens ne t'arrêtent
Ni l'Ourse armée de gel ne te repousse.
La nature a couvert l'axe qui donne vie
Comme la terre est ouverte à ta force.
De peuples opposés tu fis un seul état,
À eux, sans lois, il plut d'être conquis
Parce qu'en partageant ton Droit juste aux vaincus
Tu transformas l'ancien monde en cité.
Nous donnons pour auteurs des tiens Mars et Vénus,
Mère d'Énée, père de Romulus.
Et Clémence et Victoire adoucissent les guerres
Divinités toutes deux en tes mœurs,
D'elles vient ce plaisir de vaincre et d'épargner :
Vaincre ceux qu'on craint, aimer ceux qu'on vainc.
On vénère de l'huile et du vin les apports,
L'enfant premier qui laboura la terre ;
L'art de Péon dressa des autels aux remèdes
Et reconnu l'Alcide devint dieu.
Sur le monde embrassé ton triomphe est la loi
Tu nous fais vivre en un pacte commun.
Déesse, le Romain d'où qu'il soit te célèbre,
Un joug paisible affranchissant les nuques.
Tous les astres veillant aux courses éternelles
N'ont jamais vu un empire plus beau.
Traduction commune à Caligula et Henri Tournier
Le 21 avril à Rome est le jour des Palilia. Palès était une déesse des bergers et, en ce jour festif, se fêtait aussi l'anniversaire de Rome.
Ce jour de fête est appelé par les Romains d'aujourd'hui Natale di Roma. C'est un jour de joie pour la Ville. S'ouvrent alors, en plus de nombreuses festivités, des lieux archéologiques qui ordinairement sont fermés.
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