Mater aliquantulum sollicita Tito filio dicit :
— Audi ! Vesperi cenatum veniet, patruus Robertus. Hunc magnas nares habentem nimirum videbis. Sed si largo et longo naso est, culpa non est ejus. Omniumque primum Robertus patruus hoc vitium admoneri non aequo animo patitur ! Sed ut maxime grandaevus ditissimusque est atque praesertim heredes omnium bonorum nos fecit, summam operam, Tite, dabis ne de naso patrui loquaris et irrideas ! Bene sapistine ?
— Optime, mama, sapii ! inquit Titus.
Vesper et Robertus patruus venit. Cena apponitur, convivae diserte et expedite dicunt, sed, dum cenant, mater inquieto animo est. Etenim Titus, qui simplicior puer videtur, curiosius aequo ingentes nares patrui lustrat ! Cumque os Titi hians vidit, mater prope est ut deficiat.
Secunda mensa apposita, Tito puero dormitum misso, mater levationis suspiria trahens calidas potiones ministrat et, cum ad Robertum patruum venit, caffeum ministrans rogat :
— Quantum saccharum vis in naso ?
Cucullus, par Caligula
La mère de Toto quelque peu angoissée dit à son fils :
— Écoute-moi ! Ce soir, oncle Robert vient dîner. Tu remarqueras sans doute son gros nez. Mais s'il a un nez grand et gros, ce n'est pas de sa faute. Mais avant tout, oncle Robert ne supporte pas qu'on lui fasse remarquer ce défaut. Et comme il est très vieux et très riche et que nous sommes ses héritiers, Toto, tu vas faire un gros effort pour ne pas lui parler de son nez et ne pas en rire. Tu as bien compris ?
— Oui, maman ! répondit Toto.
Le soir et l'oncle Robert arrivent. La table est servie, les convives parlent de tout et de rien, mais, pendant le repas, la mère de Toto n'est pas tranquille. Toto est plutôt gaffeur et il passe en revue avec trop de soin l'énorme nez de son oncle ! À chaque fois qu'elle voit Toto ouvrir la bouche, elle est prête à tomber en syncope.
Le dessert est servi, Toto est envoyé au lit, sa mère pousse un gros soupir de soulagement et sert les boissons chaudes et, alors qu'elle s'approche de l'oncle Robert, elle lui demande en lui servant du café :
— Combien voulez-vous de sucres dans votre nez ?
Traduction de Caligula
↑ Retour au haut de cette page
Les traductions et discussions qui sont proposées dans les Jardins de Lucullus font l'objet d'un travail commun et de débats sur les forums Usenet ; les discussions originelles sont archivées sur Google Groups. Les pseudonymes ou noms réels cités sur cette page sont ceux de certains des participants, que je remercie ici pour leur perpétuelle sympathie qui confère sans cesse aux forums une atmosphère chaleureuse.